Après un an et quelques mois d’une gestion pleine de scandales et de plaintes auprès de la commission d’éthique, Bouba Sampil, qui est lâché par le reste des membres de son comité exécutif, a pris la courageuse décision d’affronter la presse et d’évoquer sa gestion, à un moment où une motion de révocation est déjà introduite par l’un des vice-présidents pour sa destitution lors de la prochaine assemblée générale.
D’entrée de matière, un élément de reportage taillé sur mesure est diffusé pour parler de l’homme, qui se décrit comme le rassembleur et un bâtisseur, brique par brique, de la carrière dont il se satisfait aujourd’hui.
Puis suivent des dossiers dont les réponses sont tantôt à des années-lumière des questions posées, tantôt des contre-vérités non justifiables puisque les faits et leurs preuves sont encore récents.
À titre d’illustration, le président Bouba Sampil a soutenu qu’aucun joueur de l’AS Kaloum n’est allé en sélection en raison de son ingérence, alors que Jules Keita et Mohamed Lamine Soumah Maldini avaient pris part au tournoi FIFA Series en Arabie Saoudite sans pratiquement aucun match dans les jambes. Aucune performance ne justifiait leur présence puisque tous deux revenaient d’une aventure européenne soldée par un échec. L’autre illustration est la présence d’Alseny Soumah Chamakal avec le Syli Local sans le moindre match en compétition officielle.
Aux questions relatives à sa gestion financière, Bouba Sampil affirme que la Feguifoot a un budget de fonctionnement mensuel de 107.000 dollars, soit plus d’un milliard de nos francs par mois. Mais pour quelles dépenses ? Quel personnel ?
Il évoque également 300.000 dollars, soit environ 3 milliards, injectés dans l’organisation du championnat féminin, alors que les 10 clubs n’ont reçu que 25 millions de francs guinéens chacun, et pour seulement 4 petites journées disputées. Le championnat n’a pu se poursuivre faute de moyens, soutient-il.
Sur le limogeage du staff de Souleymane Camara ABEDI avant une rétractation, Bouba Sampil affirme qu’ils ont reçu une lettre de la CAF, sauf que sa trace n’existe nulle part. Personne ne l’a vue, pas un seul membre du comité exécutif, qui est pourtant l’organe censé décider de la nomination ou du limogeage des entraîneurs.
Pour le reste, un exercice chaotique d’un président qui a tout fait, sans répondre de façon précise, concise et décisive aux questions qui lui étaient posées.
La grosse et principale question que l’on se pose est de savoir : jusqu’à quand le président Bouba Sampil tiendra-t-il ? Dans un contexte où une réunion décisive doit se tenir mardi prochain pour décider de sa révocation lors de la prochaine assemblée. Réponse dans quelques jours, du côté de Teminetaye.
Abdoul Hamid Bangoura
